Malingre
Vous connaissez sans doute une histoire
D’un petit garçon chétif de votre enfance
Dissimulé derrière un gras, sans le voir
Parfois on l’entendait pleunicher ses souffrances
Il y en avait, je pense, dans toutes les classes
-Signe d’équilibre entre puissants et malheureux ?-
Sa place était souvent côté allée murale
Pas tout au fond mais plutôt caché au milieu
On ne savait pas trop d’où il venait
En tout cas, c’était sûr et certain
Et on aurait pu y miser un boulet :
Ce gars n’était absolument pas du coin
Arrivé un jour qu’on ne se rappelle plus
-les vieux ragoteurs diront de grande tempête-
Il a miaulé un bonjour déchargé d’accu
En visiteur qui vient laver son assiette
L’étranger absorbé participait aux jeux
Mais on l’aboyait de ses nombreux surnoms
Devenu célèbre malgre lui ce silencieux
Était une mascotte éphémère de compétition
On le disait malade –mécréant !- et sale
En messes basses de cour de récréation
En fait seul quelques kilos -sans son cartable-
L’aurait délié de son image d’exception
Comment se prénomait-il ?
Révoltère
Septembre 2016