Mourir dans la nuit
Tremblant comme tremblerait
Une feuille de peuplier sous le souffle
Cruel et barbare du démon des airs
Frissonnant comme frissonnerait
Un petit chat sous les hurlements
Puissants et perçants du prédateur
Tapis dans l’ombre qui attend
Un aventurier curieux et imprudent
S’aventure dans un lieu interdit
Il a peur et cela, il le sent
Le voici dans l’angoisse de la pénombre
Où l’étrange lui apparaît anormal
Le voilà dans la peur parmi les ombres
Et y mourir y deviendrait presque normal
Le soleil nocturne irradie par alternance
Entre ses fidèles serviteurs de faibles lueurs
La vision de l’aventurier balance :
Ce qu’il croyait être un homme
N’était qu’un arbre de drôle de forme
Il sent partout une présence
Qui l’épie, le suit, le tourmente
Des bruissements, au loin; des craquements, si près
Il y a quelqu’un aux alentours
Et cela, il en est presque sûr
Le voici dans l’angoisse de la pénombre
Où l’étrange lui apparaît anormal
Le voilà dans la peur parmi les ombres
Et y mourir y deviendrait presque normal
Perdu dans cette forêt immense
Loin des villes et de la violence
Abandonné sur ce site si plaisant
A visiter pendant une belle journée d’été
Mais qui devient si terrifiant
Lorsque s’en retourne l’astre d’or
Alors s’ensuit un long silence,
Dans ce berceau de l’étrange
Jusqu’à son retour à l’aurore.
Le chevalier effrayé s’est perdu, mais cela...il le sait
Le voici dans l’angoisse de la pénombre
Où l’étrange lui apparaît anormal
le voilà dans la peur parmi les ombres
Et y mourir y deviendrait presque normal
Il voudrait vraiment tout fuir
Quitter ce lieu maudit et déguerpir
Mais la pénombre le retient
Prisonnier dans son monde et parmi les siens
Il voudrait pouvoir fermer les yeux
Ne plus les ouvrir jusqu’au matin
Il voudrait le silence et puis le temps
Peut-être devrait-il appeler ce bon vieux Dieu
En ultime recours à ses tourments ?
Il va mourir, et cela, il en est parfaitement conscient
Le voici dans l’angoisse de la pénombre
Où l’étrange lui apparaît anormal
le voilà dans la peur parmi les ombres
Et y mourir y deviendrait presque normal
La lune moqueuse le regarde
Courir, se perdre parmi les arbres
La nature l’obsède, la vie le sème
Figés à jamais par le temps
Les grands troncs et leurs robes de branches
Lui adressent de tendres sourires terrifiants
La nuit le caresse, l’ensorcelle
L’aventurier solitaire
A perdu, il peut en être fier
Un dernier soupir, et la nuit l’emporte dans son repère
Le voici piégé parmi l’ennui
La nature célèbre sa déchéance
Le voilà oublié parmi le silence
Son ennemi invisible était trop fort pour lui.
Révoltère