Dans la maison abandonnée
Tout est calme dans la grande maison
De la cave au grenier j’entends respirer
Les livres alignés par petits bataillons
Sur la grande bibliothèque du salon
Tout est si reposant à présent
Que les voix et les rires sont partis
Loin d’ici, loin de là répandre leur joie
Au monde naïf et insouciant
Des heures et des jours, des mois peut-être
Que rien n’est venu briser cette monotonie
Juste quelques effluves de lumières
Parvenant sans doute parfois à passer la frontière
Depuis quand exactement n’a-t-on pas vu
Un homme, un chien, une quelconque visite
Dans ce lieu mystique, je me suis perdu
Tel un soldat désarmé; panique
Dans la tourmente sans repère
Chaque chose, chaque objet semble avoir revêtu
Un mince et horrible tapis de poussière
Tenace, volatile arme de guerre
Que dire des odeurs qui semblent avoir
Traversées les saisons et du bouquet unique
Qui règne dans ce lieu comme le maître de maison
Renfermé et moiteur, triste à s’échoir
Je n’irai pas ou plutôt je n’irai plus
Dans la grande maison au pied de la colline
Je me le suis juré, je ne reviendrai pas là-dessus
Peut-être parce qu’au fond rien ne meurt réellement.
Révoltère