Le paroxysme de l’illogisme
Quoi de neuf aujourd̓hui ?
Y’ a la guerre en Tchéchénie. Ah bon ?
Y’a la guerre en Algérie. Sans dec ?
Y’a la guerre en Bosnie. Encore ?
Elle est partout dans ma vie
J’en ai marre de cette saloperie
J’fais tout pour l’oublier
Mais elle est là, elle me suis
Elle me hante, elle me détruis
J’ai longtemps voulu chercher
Chercher de quoi l̓affronter
Chercher de quoi résister
Mais à présent elle est partout
La guerre est même parmi nous
Elle, qui nous crée tant de peines
Se trouve à présent dans tous les domaines
C’est un fruit qui pousse.
Il se répand, il se développe
Les gens le cultive, le chérisse
Croyant peut-être trouver en lui
L’unique solution à tous leurs soucis
Mais lorsqu’il devient à exclure
Lorsqu’il devient trop mûr
Alors révèle tous ses bienfaits
Mais il est déjà trop tard
Et une fois de plus dans la rue
Des gens gisent, des hommes s’entretuent
Témoins du drame, des femmes pleurent
Pleurent de ce que la guerre
N̓’a pas pu leur donner
Pleurent de ce que la guerre
Leur a de plus reprit : leur mari
Mais c’est ainsi, on n’y peut rien
C̓est le paroxysme de l̓’illogisme
Ne me demandez surtout pas
Pourquoi ils agissent comme cela
Je n’y comprends rien
Tout ceci me surpasse
N̓est-ce pas paradoxal
D̓’être peureux le lundi
Devant les morts du conflit
Et belliqueux le mardi
Pensant guérir ses ennuis ?
Les gens sont cons, ainsi
Je vous répondrai simplement ceci
C̓est le paroxysme de l̓’illogisme
Que se passe-t-il dehors ?
J’entends des coups de fusil
Ils se répercutent dans la nuit
Un rire, une douleur, un cri
Déchirée par cette plainte
La pénombre tout endormie
Réveille en moi la peur
La peur d’être a nouveau témoin
D’un drame, d̓’une victime
Mais ce n’est pas une guerre
Même si cela en a tout l̓air
Ce n’est que quelques minables
Jouant à la guérilla des forêts
Camouflés, ils simulent une guerre
Qu’ils ne pourront jamais se payer
Point de mort, point de sang
Juste une large tâche rouge
Etalée, collée telle une affiche
Sur le flanc droit d’un des figurants
Il est touché, il crie
Mais il n’est pas entaillé
Il n’est même pas blessé
Il a simplement perdu la partie
Aujourd̓hui les gens s’effraient
Dénoncent, critiquent et maudissent
Les quelconques massacres et désastres
D’une guerre devenue trop féconde
Pour ne plus rester anodine
Agassés, ils disent la haïr
Pourtant n’est-ce pas eux dans la nuit
Qui se tirent dessus avec des balles
Avec des cartouches de peinture rouge
Mais c’est ainsi, on n’y peut rien
C’est le paroxysme de l’illogisme
Ne me demandez surtout pas
Ce que font tous ces gens
Je n’y comprends rien
Tout ceci me dépasse
N’est-ce pas paradoxal
De haïr le mercredi
Les responsables d̓un conflit
Et de jouer la nuit du jeudi
Aux vieux cow-boys endurcis
Les gens sont cons, c’est ainsi
Je vous répondrai simplement ceci
C’est le paroxysme de l̓’illogisme
Je perçois des bruits à moi venir
J’entends des tirs de mitraille retentir
J’entends un vacarme anormal
De nombreuses détonations de balles
J’entends l̓aube de mon jardin
Se déchirer sous des cris de gamins
Ils tirent, ils rient, je les entends
Ils courent, ils se cachent, je les vois
Ils s’amusent bien ces garnements
Tandis que leurs tendres parents
Leurs incultent les bonnes manières
Leurs expliquent les choses à faire
Insistent sur celles à ne pas faire
Ils tentent de leurs démontrer
Que la guerre n’est pas leur affaire
Que se battre, c’est de nos jours gravataire
Mais eux jouent à un jeu de guerre
Qui n’est pas sans leur déplaire
Bien sûr ils ont vu des documentaires
Relatant de l̓’atrocité des guerres
Expliquant leurs effroyables calvaires
Mais eux, ils ont préfèré rambo le fier
Bien sûr ils ont vu plein de film de guerre
Où les héros deviennent toujours leur modèle
Comment pourraient-ils délaisser
Les cadeaux reçus la veille à noel
Par leur très cher père ?
Avec leurs pistolets à grenaille
Leurs grenades en plastique, leurs fusil à plomb
Jolis et même réalistes
Ils sont prêts à jouer les Schwarzenegger
Et rêvent même d̓en avoir un pour frère
Mais ils sont bien, ils sont heureux
Ils se sentent comme un certain Sylvester
L’arme en main, ils ont l’impresssion
D’être le héros de tous ces films à la con
Dressés insconsciemment à tuer
Ils ne savent pas que plus tard
Ils seront les nouveaux pions
Au grand échiquier international
Qu’est la lutte au pouvoir
Voici la glorieuse guerre des minables
Alors ne me demandez plus rien
Laissez-moi un peu tranquille
Le monde est illogique; soit c’est ainsi
Je pense vous en avoir assez dit
Regardez un peu autour de vous
Vous comprendrez combien les hommes sont fous
Pourtant jamais ma chanson ne sera assez longue
Pour exprimer ma colère et ma haine de la guerre
J’espère qu̓elle sera assez profonde
Pour que vous vous rendiez enfin compte
Que partout règne un usurpateur
Nommé paroxysme de l̓’illogisme
Révoltère