Plaidoirie d’un faux coupable
Donc, Messieurs les Jurés
Je vous conte mon récit
Que vous écouterez, je l’espère
Si vous en avez l’envie
Mais je vous préviens avant tout
Que cette histoire, j’l’ai vraiment vécue
Elle a bouleversée ma vie
Et va complètement gâcher mon avenir
Depuis que je suis né
Je n’ai jamais été chanceux
Impliqué dans plusieurs coups fourrés
Je n’ai été qu’un pauvre malheureux
Toute ma triste vie
Je ne l’ai passée qu’à vagabonder
Cherchant l’amour et la liberté
Sans résultat. Tant pis.
Objection, Messieurs les Jurés
Je n’ai rien fait, je le jure
Je suis l’innocent accusé
De cette sombre mésaventure
Ces crimes dont vous m’accusez,
Ces violences qui ont été portées
Je ne les ai point commis
C’est le sort qui m’accable, me charrie
Je déteste faire la guerre
Massacrer la vie, pourrir la terre
Aux élections, je vote écolo
Non, Messieurs, je ne suis pas un salaud
Ce n’est certainement pas moi
Le commanditaire de ce carnage
Je n’ai pas ce courage ni ce poids
Pour réaliser un si grand massacre
Ce soir là, il était déjà bien tard
Je furetais dans ce recoin par mégarde
Le froid me léchait le placard
Lorsque je m’engageai dans cette ruelle noire
Et après, je ne sais plus
C’est le trou noir, le néant
Les hommes de loi m’ont aperçu
Moi, dans ce piètre incident
Et lorsque je me suis réveillé
J’étais assis, les mains menottées
Dans la cellule d’une gendarmerie
Et on m’a questionné, questionné, questionner
Je ne suis qu’un minable mendiant
Qui éprouve tant de mal à survivre
Je ne suis qu’un pâle excrément
Qui hésite entre vivre et mourir
La justice est injuste et criminelle
Me croire coupable est ma honte éternelle
Alors condamnez-moi à perpétuité
Puisque vous en avez la possibilité
Voilà, Messieurs les Jurés
J’ai fini de crier ma douleur
D’être la victime maltraitée
D’être surnommée le monstre tueur
Et puis merde ! J’avoue ma bafouille
De toute façon, j’suis déjà condamné
Dans la rue à purger une vie de paumé
Enfermez-moi avant que je ne rouille
Et puis vaut mieux la prison
Il y fera chaud et j’aurai du pain
C’est vrai qu’il y a des cons et des bouffons
Mais au moins je lève l’option crever de faim
Alors voilà, Messieurs les Jurés,
Je suis innocent, ça je le sais
Mais accusez-moi s’il vous plaît
Je suis l’homme qu’il vous manquait
Révoltère