Sombré
Rien ne sert de souffrir
Lorsqu’il n’y a plus d’espoir
Il vaut mieux parfois mourir
Lorsque vous étouffe le désespoir
Rien ne sert d’attendre
Lorsqu’on est sûr de sa fin
Il vaut peut-être mieux suspendre
Sa résistance; je le crains
Lorsqu’on a tout donné,
Tout essayé, tout tenté
Lorsque tout a été envisagé,
Que faire alors ? Succomber ?
Que se passe-t-il donc ici ?
Tout est sombre, froid, blafard.
L’existence m’a construit, me détruira
Je ne suis plus rien sinon minable
Pourquoi la vie est-elle ainsi ?
Elle nous édifie des rêves, des croyances
Mais un jour tout s’assombrit
Et s’ouvre la voie de la décadence
Il y a toujours un paroxysme,
Un moment où l’on se dit
Que tout est idéal, beau et magnifique;
Un moment où l’on aime la vie
Pourtant tout finira par s’écrouler.
Le temps assassin prépare ses victimes
Rien n’y résiste. Les lois sont faussées.
Rien n’est défini. Les vérités demeurent infimes
Au secours, tout s’écroule
Le monde me charrie, il m’a abattu
Pardon. Je fuis. J’ai peur, on m’a eu
Pas de miracle. Je dérape; et la mort me regarde
Un silence inonde mes pensées
Un vide s’installe : pas de réaction
J’ai perdu, je le sais
Finie la vie. Stop la révolution
Tout est noir, tout d’un coup
Il n’y a pas de remède à ce mal
Pourquoi ? La chute est fatale.
Tout m’accable. Serais-je fou ?
Au début tout va toujours bien
Pas de problème, c’est parfait
Mais un jour vient le déclin
Tout nous malmène, la vie est ainsi faite
Je voguais sur la mer des caprices;
Mon navire y a coulé.
La houle ravageuse a déployé sa robe destructrice
MOI, j’y ai sombré.
Révoltère