Les courriers du coeur :
Grand-mère
Un grand merci pour ta lettre
Elle m’a fait très plaisir
Tout se passe toujours pour le mieux
Comme la plupart des choses sur Terre
Que j’aime à renchérir
Ici et comme partout je crois
Le temps ne cesse de décevoir
D’ailleurs depuis quelques jours
Je ne regarde même plus au dehors
Sûr d’y voir une pluie froide et incessante
Le soleil s’appelle personne
Et lorsqu’il me sourit cela m’étonne
J’ai pensé même si tout empirait
Et je m’y prépare, je le reconnais
Ne plus ouvrir du tout mes volets
S’il faut regarder la pluie, je préfère m’en dispenser
Et parer mes fenêtres de oh combien plus jolies
Morceaux de bois paravent des ténèbres.
Et oui la moitié est atteinte
Déjà ou enfin selon le point de vue;
Ce qui est justement le plus intéressant
Dans l’hôtellerie c’est cette façon
Bizarre qu’à le temps à se détruire.
Je n’entends pas ses plaintes
Qui montent des abîmes inconnues
Lorsqu’il disparaît en quelques souvenirs.
Tout file et rien n’y défile;
On oublie le jour, on omet ses discours
Qui racontent que la vie est un parcours
Tout s’enchaîne et quand on est
Lancé, j’ai peur qu’on y reste
Quel hier ? Quel aujourd’hui ?
Et puis un jour on se dit :
“Déjà un mois que je suis ici !”
Mais quel est le mieux ?
Que dit la vie au 4 rue des lilas ?
Des gens viennent, des gens passent,
L’herbe pousse, les fruits rougissent,
Les lapins, le chien et les chats
Quoi de neuf en outre ?
Le casse-habitude n’a pas trouvé refuge.
Le 17 août, il ne faudra pas oublier.
Alors peut-être le 17 août nous verrons-nous
Encore merci pour tout. A bientôt.
Révoltère