Vivement
Petit je rêvais d’être grand
Je voulais être comme eux
Comme papa, comme maman
Je les appelais les «géants»
Comme tous j’ai appris
Mes premiers mots en riant
Comme beaucoup j’ai souris
Un jour d’avoir trop pleuré
Et dans ma tête si j’avais pu penser à ce moment
Mon premier rêve aurait été vivement, vivement
Que je sache marcher, écrire, parler et courir
Vivement que je ne pisse plus au lit
Ensuite je suis allé à l’école
J’aurais tant voulu sauter des classes!
Anticiper tous les protocoles
Tous ces anciens étaient des as!
A huit ans je m’ennuyais capricieux
Songeant aux parties que je perdais
Ils verraient quand j’aurais neuf ans….!
Les petits jeunes diraient merci Monsieur
A dix ans bientôt le collège, la cour des grands
A l ‘entrée mes pieds ont tremblé de peur très souvent
Mais on est vite le plus petit de tous les grands
Alors là aussi j’ai dis vivement mes treize, mes quinze printemps
Devant la grille venaient les grands frères
La plupart étaient déjà au lycée
Arrogants et fiers, ils nous disaient bêtes et frêles
Ah ce moment, ah si on avait pu….mais manquaient les centimètres
Puis je suis allé les rejoindre un matin de septembre
Mon premier mot a été vivement, vivement mes 18 ans
Le permis, la majorité, le droit individuel
Il fallait vite grandir, attraper le temps
A 18 ans, j’ai souhaité 22 ans, j’ai préféré travailler
Oui l’argent c’était bien ma récompense.
Et puis maintenant, vivement la retraite, le repos à outrance
Vivement, on clame ce mot toute notre vie durant
Vivement n’est-il pas l’ennemi qui vous emporte dans son courant?
Révoltère